Perret pierre

L'hôpital

Perret pierre
Un lit de fer tout blanc et sur la table de nuitUn bouquet d'anémones offert par un amiUn petit transistor qui vous soutient le moralC'est là tout l'univers des p'tits vieux de l'hôpitalIci ça sent l'urine et l'huile de GoménolUne femme aux cheveux blancs tout doucement somnoleElle attend des nouvelles de son fils qui lui a ditDepuis des mois déjà qu'il viendrait un lundi{Refrain:}Qu'on est loin de son pays natalQuand on se retrouve à l'hôpitalUn poète aux yeux clairs toute la journée fredonneIl y a longtemps déjà qu'il n'attend plus personneEt pourtant il écrit aux postes de radioDemandant aux chanteurs d'envoyer une photoLa salle commune est pleine et le docteur regretteQue pour quarante il n'y ait qu'un cabinet de toiletteEt que deux infirmières accablées de labeurQui sourient et qui grondent mais ne comptent pas les heures{au Refrain}Ils dévorent en cachette leur paquet de bonbonsC'est meilleur que l'endive et l'éternel jambonMais ces dimanches heureux en famille en gâteauxPeut-on les remplacer par un triste lotoQuel est cet humoriste ou ce génial auteurQui affirmait que l'argent ne fait pas le bonheurCertes il n'effacerait pas l'atroce solitudeMais rendrait plus humain ce quotidien si rude{au Refrain}
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